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cinéma et assurance
Métiers de l'assurance

ASSURANCE ET CINEMA : UN BON SCENARIO

Les grandes vacances sont là! La détente étant de mise, pourquoi ne pas opter pour une séance de cinéma en plein air ? En regardant défiler les images, qui pourrait penser à l’angoisse du producteur de « Astérix 4 » qui a vu le tournage s’interrompre du fait de la maladie du réalisateur. Heureusement les assureurs sont là pour pallier tous les risques ou presque…

Des experts en assurance et cinéma

Un film est difficile à assurer car tout doit être pris en considération. C’est ce que vous diront Anne-Séverine LUCAS, responsable assurance et audiovisuel chez le courtier SIACI SAINT HONORE ainsi que Hugo RUBINI à la tête de sa société de courtage spécialisée depuis 1995 dans les risques spéciaux. Tous les deux parlent de leur métier avec passion. Ils ont chacun assuré une centaine de films en 2018.

Dans le domaine du Cinéma, il n’y a aucune obligation d’assurance mais un producteur ne pourra pas trouver de financement s’il n’a pas au préalable envisagé tous ses besoins en assurance avec son courtier spécialiste en audiovisuel. Ce dernier sait comment un film est fabriqué et peut s’adresser, si besoin, aux techniciens du cinéma d’un côté et aux assureurs comme ALLIANZ, AXA, HIXCOX, TOKYO MARINE CIRCLE, ALBINGIA… de l’autre, pour toujours trouver la solution à toutes les situations, même les plus surprenantes.

Il va donc s’atteler à la lecture du scénario pour pouvoir étudier tous les risques potentiels du film. Il y a généralement très peu de refus de garantie car le courtier saura justement faire « le tour du marché » pour contenter son client. Par exemple, l’acteur Guillaume CANET participait à des concours hippiques en même temps qu’un tournage. Une compagnie d’assurance n’a pas voulu le garantir considérant qu’il s’agissait d’un risque aggravé alors qu’une autre a accepté sans problème. Des surprimes sont aussi demandées pour faire face à certains risques comme ce fut le cas pour l’acteur jouant le rôle du « Petit Nicolas » qui souffre d’une maladie infantile.

Quelles garanties pour quels risques

Dans la plupart des cas il s’agit de faire du « sur-mesure » bien que des garanties communes existent. Les risques de Responsabilité Civile sont assurés ainsi que les personnes présentes sur le tournage qui doivent toutes passer une visite médicale pour l’occasion (acteurs, techniciens…), ou encore les dommages causés aux biens (supports numériques ou argentiques, mobilier, décor, costumes, accessoires…). On y ajoute des clauses spécifiques (comme le transport en avion d’un comédien), des garanties de frais supplémentaires (liés à une catastrophe naturelle, une panne de caméra…), si nécessaire, une assistance (rapatriement…). De plus en plus, la garantie du droit à l’Image est exigée. Enfin, le système de co-assurance est très utilisé.

Des exclusions existent (usage de stupéfiants spécifiques, usage d’animaux classés dangereux…) mais sont rachetables, comme les prises de vues en haute montagne ou sous-marines.

Chaque interruption de tournage coûte une fortune, il faut donc trouver des solutions très rapidement à toutes sortes d’aléas des plus classiques aux plus surprenants. Parmi quelques anecdotes : un tournage à Roissy rendu impossible à cause d’une grève. Un acteur qui perd une dent lors d’un tournage et à qui il faut faire fabriquer une prothèse de toute urgence. Les chaussures des acteurs dérobées sur un film d’époque. Tout dernièrement, Anne-Séverine Lucas a été contactée car un décor avait été vandalisé durant la nuit ou encore une actrice venait d’être hospitalisée…

 

Bien entendu, tout cela a un prix (environ 1% du budget de fabrication) mais grâce aux assureurs, nous avons le plaisir de nous glisser dans un fauteuil confortable et de nous évader de notre quotidien le temps d’un film… Alors de temps en temps, restez jusqu’à la fin du générique pour voir qui a assuré l’oeuvre qui vous a fait rire ou pleurer.

 

Nathalie JAUSSAUD-OBITZ avec la participation de Anne-Séverine LUCAS et Hugo RUBINI